Kinés, comment lutter contre la sédentarité de nos patients télétravailleurs

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Dernière modification le 07/01/2024
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À l’occasion de la journée mondiale de la santé au travail, on vous livre ce papier sur le sujet ô combien d’actualité du télétravail et ses conséquences de plus en plus délétères sur la santé physique et mentale de nos patients.

Devenu omniprésent avec la crise sanitaire, le “home office” bouleverse les habitudes et pousse insidieusement nos patients vers la sédentarité. Exercices à reproduire entre deux réunions, étirements réguliers, pauses fréquentes, activité physique : l’engagement des patients dans leur parcours de soin est indispensable. Mais comment s’y prendre et aider les patients à bouger ?

Au micro de Maddie, nous avons reçu Magali Bastos alias @madamekine, kinésithérapeute et auteure du livre « Mes petites routines télétravail en toute sérénité» aux éditions Marabout.

L’occasion de vous proposer une série de conseils pour mieux accompagner vos patients dans le mouvement.

 
 
 

Sédentarité : 4ème facteur de décès dans le monde

 

L’Observatoire National de l’Activité Physique et de la sédentarité estime qu’une personne devient sédentaire lorsqu’elle reste assise au minimum 7h par jour. En Europe, c’est 70% de la population qui passe quotidiennement plus de 8h en position assise. Ce qui signifie que la grande majorité de la population européenne est sédentaire.

 

La période actuelle exacerbe ce phénomène. Du jour au lendemain en Mars 2020, les français sont passés d’un cadre de travail en présentiel avec des collègues et des échanges physiques, à du télétravail à la maison. Ce changement de cadre a fait disparaître chez certains l’habitude de faire des pauses régulières à la machine à café ou même la sacro-sainte pause déjeuner qui laisse aujourd’hui souvent place à un repas rapide devant son ordinateur. L’absence de trajet pour aller au travail fait manquer à certains l’occasion d’aller dehors et de bouger, car avec le télétravail et le couvre-feu, moins d’occasions et de raisons de sortir s’aérer.

Bref, le constat est sans appel, lors du premier confinement, 25% des adultes ont augmenté leur temps passé assis et 41% ont augmenté leur temps passé devant les écrans.

Tous ces facteurs contribuent à l’augmentation de la sédentarité chez nos patients et le rôle du kiné devient clé, tant s’agissant de la remise en mouvement que de la prévention et de l’accompagnement à l’activité physique. Magali l’assène sans relache : pour que nos patients soient en bonne santé, il faut qu’ils mettent leur corps en mouvement, qu’importe finalement comment, mais bouger, c’est la clé.

 

Post instagram @maddiekinesitherapeute

 

Et savez-vous pourquoi il y a urgence ? Il y a urgence car le constat est accablant chez les enfants puisque “seuls 4,8 % des 5-11 ans et 0,6 % des adolescents ont atteint les recommandations de l’O (60 minutes d’activité physique par jour) entre mi-mars à mi-mai 2020″. selon l’ONAPS.

 

La vie c’est le mouvement

Pour éviter que nos patients soient sédentaires, il faut donc les inviter à bouger. Cependant, il faut distinguer la sédentarité de l’inactivité physique.

L’activité physique est définie par l’OMS comme tout mouvement corporel produit par les muscles qui requiert une dépense d’énergie. Cela peut être une séance de sport intense comme une petite promenade. On est considéré comme inactif physiquement lorsqu’on effectue moins de 150 minutes d’activité par semaine, soit moins de 22 minutes d’activité par jour.

Selon l’OMS, 5 millions de morts par an pourraient être évitées avec la pratique d’une activité physique.

Pratiquer une activité physique met le corps en mouvement mais n’empêche pas d’être sédentaire et ne protège donc pas des effets délétères de la sédentarité. (plus on passe de temps assis, plus le risque de mortalité augmente.)

Pour lutter contre la sédentarité chez nos patients, il faut les sensibiliser sur le fait de rester assis trop longtemps, en visant moins de 7h par jour et en faisant des pauses régulières.

 

Post instagram de Magali Bastos

Pour la petite anecdote, dans l’espace, les astronautes sont considérés comme sédentaires. Les effets de la pesanteur sont similaires aux effets de la sédentarité. Être en apesanteur serait comme rester allongé dans un lit sur Terre.

Pour limiter ces effets et continuer de solliciter leurs corps, les astronautes font 2h d’activité quotidienne.

Maintenant qu’on a sensibilisé nos patients sur l’importance de bouger, quels exercices peut-on leur conseiller de faire pour entrecouper les longues périodes de temps en position immobile ?

 
 

La triade gagnante “mobiliser, masser, étirer”

Pour améliorer le confort en télétravail, Magali nous a partagé au micro de Maddie des exercices faciles à transmettre à nos patients télétravailleurs.

Son livre, “Mes petites routines télétravail en toute sérénité” regorge de “tips” inspirationnels. Si vous manquez d’idées, il est disponible ici !

 
 

Mais spécialement pour vous, voici 3 astuces de @madamekine à donner à vos patients :

  • Votre santé n’est pas négociable !

Alors que dans “la vie d’avant”, les pauses étaient fréquentes, dorénavant, vos patients vous disent : “je ne prends pas le temps de m’arrêter, je n’y pense pas !”.

Qu’à cela ne tienne, invitez-les à se mettre des rappels sur leur téléphone, par exemple une pause café dès 10h, pour lever les yeux de son écran et se dégourdir les jambes. Plus d’excuses, c’est comme le réveil matin, impossible de passer à côté !

  • Stimuler son ancrage au sol

Assis devant son ordinateur, il.elle peut stimuler sa circulation sanguine et améliorer son ancrage au sol avec un massage de la voûte plantaire. Pour ce faire, il suffit de poser une balle de massage ou une balle de tennis, et de la faire rouler sous son pied. A répéter aussi souvent que possible !

  • Soulager les cervicales

Mal typique de la position assise devant un écran. On peut par exemple leur proposer de détendre leurs rhomboïdes et leurs trapèzes moyens en mettant les coudes dans les mains, à 90 degrés devant eux et en poussant sur l’expiration. Cela permet de se détendre en offrant davantage d’espace. Il n’est pas nécessaire de cibler le point douloureux, en soulageant plus bas, par exemple entre les omoplates, le gain obtenu pourra se répercuter sur les cervicales.

 
 
 
Post instagram @madamekine du 18/03/2021

Enfin, comme un individu est un tout indissociable, rappeler à ses patients de prendre soin d’eux, de leur alimentation et de leur sommeil est bénéfique aussi bien pour mieux vivre leur télétravail que pour leur vie en général.

Merci à Magali pour ses riches enseignements. Retrouvez toutes les actualités de Magali sur Instagram @madamekine.

 
 
 

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